DESCARTES nous a fourvoyés !
fini le RATIONNEL, vive le RADIONNEL !
Pour faire le point sur mes 30 ans d’expérience professionnelle en informatique, je me suis demandé au passage du
millénaire, ce qui avait marché et ce qui avait raté et pourquoi ?
J’en ai déduit ma théorie du RADIONNEL … Dans les quelques paragraphes qui suivent je vous explique comment j’en suis
arrivé à une stratégie gagnante de mise en oeuvre de projets informatiques, à force d’erreurs et de modifications, et de généralisation à un modèle de société.
LES SHADOKS ou LES GIBIS ?
Vous vous souvenez de ce dessin animé ? Il y avait les GIBIS qui réussissaient tout du premier coup, qui faisaient
des plans préalables, des études précises, étaient rationnels et finalement… chiants, et puis les SHADOKS qui rataient tout et qui avaient un principe fondamental: « Plus ça rate plus on a de
chances que ça finisse par réussir ! » Et les sympathiques SHADOKS ont colonisé la TERRE, parce qu’ils ont beaucoup raté et aussi beaucoup pompé (traduisez « travaillé dur ») … Nous sommes les
descendants des SHADOKS et notre intelligence est basée sur ce principe de l’échec et de l’apprentissage.
En programmation, on utilise un cheminement intellectuel basé sur le « trial and errors »: on essaye et on rate puis on corrige et on
re-essaye etc… Ce système est appelé R.A.D.pour « Rapid Application Development ». Pourquoi abandonner les systèmes rationnels comme MERISE ou autre équivalent basé sur l’analyse
préalable, puis la programmation ? Parce que c’est trop LENT; En effet, le temps d’analyser le problème et de dessiner la totalité des possibilités, le système informatique hôte est devenu trois
fois plus puissant et dispose de nouvelles fonctionnalités qui rendent obsolète le programme avant même qu’il soit formé !
Est-ce que les footballeurs s’arrêtent en plein milieu du match pour examiner les prochaines stratégies ? NON ! Ils agissent et
réfléchissent en TEMPS REEL. A la fin du match on visualise ce qui a échoué ou réussi et on tente de s’améliorer pour le prochain match.
Les programmeurs ont donc décidé pour la plupart de travailler sur des modules réutilisables et de faire une simple maquette
fonctionnelle, qui à force d’allers-retours avec les utilisateurs, devient le programme fini; Bien entendu, on accepte que le programme évolue sans arrêt, et que certains bugs
apparaissent plusieurs mois ou années après la conception; On accepte donc une qualité inférieure à 100%, mais on DIVISE les temps de programmation par un facteur de 10 !
L’autre préoccupation est environnementale: Il faut trouver des solutions et des architectures systèmes informatiques qui
éliminent les papiers et non pas qui les multiplient. En résumé la stratégie du RADIONNEL (de RAD et de la fin de « ratIONNEL ») consiste à privilégier la Vitesse, la Qualité, et l’Environnement dans cet ordre: « VQE »; Les stratégies gagnantes sont
celles où on a été plus VITE que les autres, ensuite on a atteint un niveau de Qualité suffisant, dans le respect de l’Environnement.
L’absence de vitesse équivaut en fait à l’absence de solution, donc à une qualité nulle. Demandez donc aux utilisateurs de nos
administrations et grandes entreprises… A force de faire des études préalables on ne met jamais en chantier la solution (et pas seulement en informatique), et lorsque finalement on décide la
mise en chantier, la technologie est tellement obsolète qu’elle aboutit à un « bide »; Quels sont les points communs à
tous ces « bides »?: La LENTEUR, la LOURDEUR et l’absence de CONCERTATION avec les utilisateurs.
Comment le RADIONNEL pallie-t-il ces problèmes ? Le cahier des charges est remplacé par une « expression des besoins » issu
d’un sondage direct auprès des utilisateurs. Comme on ne veut pas consommer du papier, il s’agit de créer un e-group et de publier le sondage en ligne en entrant la liste des e-mails des
personnes concernées. Le modérateur de cet e-group n’est autre que le chef de projet.
Les thèmes du sondage sont établis par le chef de projet qui a justement été nommé pour sa connaissance du thème. La notion de
« chef de projet » NE PEUT PAS ETRE SOUS TRAITEE à une société ou entité externe. La société de services est uniquement nécessaire pour aider à la mise en oeuvre des outils choisis. En effet, seuls
les personnes du « métier » peuvent être responsables des fonctionnalités demandées, et il est peu probable qu’une société de consulting ait un expert en « aciers spéciaux » ou en « factures
subrogatoires » parmi son personnel !
Une fois les fonctionnalités exprimées, le chef de projet écrit une maquette web: il s’agit forcément de pages web puisque la plupart
des applications vont être traitées à travers un navigateur seul élément universel quel que soit le système.
Cette maquette est ensuite proposée à un panel d’utilisateurs motivés -qui ont envie de cette application- et les commentaires et modifications sont apportés; On procède ensuite par itérations
jusqu’à ce que le produit soit considéré comme valable par les utilisateurs et le chef de projet.
La société et le progrès fonctionnent de cette manière: à partir d’un maquettage local, on étend les expériences reussies à l’ensemble d’un périmètre
homogène.