ZERO MANAGEMENT 2-Les slides

ZERO MANAGEMENT 2-Les slides

Dans ces réunions, celui qui présente le sujet à pris l’habitude de faire des « slides » pour appuyer le contenu de sa présentation. On utilise très souvent Powerpoint et toute la réunion est articulée autour et dans l’ordre de ces slides. Avant, on utilisait un rétroprojecteur où on glissait les « transparents » ou les diapos d’où le nom de « slides » (diapositives). Tout le monde sait "qu’une illustration vaut mieux qu’un long discours" et c’est vrai que cela fixe les idées de visualiser le propos, en plus de l’entendre. Avant, les orateurs lisaient un discours ou paraphrasaient des notes, ce qui était moins efficace.

Il y a eu plusieurs dérives dans cette utilisation de slides : Les orateurs lisent les slides, les participants lisent les slides, ceux qui n’ont pas pu participer vont lire les slides… Au final, la réunion aurait pu être remplacée par l’envoi du support de présentation !

Le deuxième problème est que la pensée, comme une réunion, ne sont pas linéaires. Si un professeur veut illustrer un sujet, il va aller dans l’ordre, soit chronologique, soit de difficulté, soit par thématique, soit par complexité. Il va suivre un certain ordre logique. Une réunion a tout a fait une autre dynamique : Le but est de présenter une situation, un problème, un plan, tous ces éléments étant revus lors de la discussion. On va « papillonner » entre les sujets, on va revenir dessus, repartir, y revenir à nouveau etc… On a plus un « mind mapping », une construction mentale avec des arguments et des informations. La structure linéaire des slides n’a ici pas de sens.

(source MindMeister)

Pour ma part j’utilise des outils comme PREZI, qui remplacent la structure linéaire par une montage en mind map, y compris pour illustrer un sujet de formation. En effet, les humains adultes ont besoin (encore plus que les enfants) de revenir à une vision globale de temps en temps :

(source Prezi.com)

L’autre problème des « slidewares » réside dans le fait que l’orateur se contente de lire le contenu et donc n’amène aucune plus-value à sa présentation. De plus, dans le cas d’une présentation d’un produit ou d’un service, cela occulte la démonstration dudit produit et ne permet pas de se rendre compte au final de la réalité. Enfin, certains ignorent complètement comment on écrit des slides performants et percutants et pensent qu’il faut en « mettre un maximum », voici un exemple totalement erroné :

Trop de texte rend le slide illisible – (source PC World Australia)

Le mélange de texte et d’images nuit à la lisibilité – (source PC World Australia)

Vouloir "trop en mettre" rend le slide également illisible – (source PC World Australia)

Voici à contrario un excellent slide, il ne permet pas au participants de s’abstenir d’écouter l’orateur et fait le focus sur une seule information:

(Source www.garrreynolds.com)

L’orateur illustrera son slide avec « Vous devez intégrer le fait que 72% des intérimaires au Japon sont des femmes ».

Je vais vous raconter mon expérience de la Silicon Valley et, du French Tech Tour auquel j’ai participé à propos des slides. Nous avions un produit innovant (une sorte d’« ADN des objets », breveté, permettant de remplacer le mécanisme d’authentification des mots de passe par un smartphone ou une clef USB) qui avait été sélectionné pour être montré aux grands investisseurs à San Francisco. Nous avions une présentation détaillée de près de 50 slides…

Lundi matin, en arrivant là-bas, la « coach » en communication, nous a demandé de dérouler la présentation. Au bout de quelques minutes elle nous a dit : « C’est trop long, on ne sait toujours pas ce que vous proposez au bout de plusieurs minutes, diminuez le nombre de slides ». Le lendemain, mardi, nous n’avions, après quelques « sacrifices », plus que 40 slides. « Beaucoup trop long, demain vous aurez un panel de trois investisseurs ‘amis’ et il faudra faire court et concis ». Mercredi matin, nous sommes très fiers de nos 25 slides. « Archi long, on s’endort… ». Jeudi nous arrivons à 5 slides ! Et, en fait, tout y était. « Super nous dit-elle, essayez pour demain de faire tout tenir dans un seul slide, avec une seule phrase… ». Le vendredi nous passons en 20 secondes devant des centaines d’investisseurs. La présentation n’avait plus qu’un slide qui ne contenait plus qu’une seule phrase : « Digital DNA : The end of the passwords’ misery, come and see us”.  Et 2-0 !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *